Δευτέρα 30 Μαρτίου 2015

LES NEGRES ET LES MARIONNETTES FABLE. Air : Pégase est un cheval qui porte. Sur son navire un capitaine Transportait des noirs au marché. L'ennui les tuait par vingtaine : Peste! dit-il; quel débouché! Fi, que c'est laid, sots que vous êtes! Mais j'ai de quoi vous guérir tous. Venez voir mes marionnettes ; ) , . Bons esclaves, amusez- vous. j Pour tromper leur douleur mortelle , Soudain un théâtre est monté ; Soudain parait Polichinelle, Pour des noirs grande nouveauté. D'abord ils ne savent qu'en dire, Ils se regardent en dessous; Puis aux pleurs se mêle un sourire. Bons esclaves, amusez- vous. 190 CHANSOINS Voilà monsieur le commissaire ; Il s'attaque au roi des bossus, Qui, trouvant un exemple à faire, Vous l'assomme et soulfle dessus. Oubliant tout, jusqu'à leurs chaînes. Nos gens poussent des rires fous. L'homme est infidèle à ses peines : Bons esclaves, amusez-vous. Le diable vient; Tange rebelle Leur plait surtout par sa couleur. 11 emporte Polichinelle; Autre accroc fait à la douleur. Cette fin charme l'auditoire : Ln noir a triomphé pour tous. Les pauvres gens rêvent la gloire : Bons esclaves, amusez- vous. Ainsi, voguant vers l'Amérique Où s'aggraveront leurs destins, De leur humeur mélancolique Ils sont tirés par des pantins. Tout roi que la peur désenivre Nous prodigue aussi des joujoux. N'allez pas vous lasser de vivre : ) Bons esclaves, amusez- vous. j bU i&'éiQ3iïisr. OK BERANGER. lOi L'ANGE GARDIEN. AiH : Jadis un célèbre empereur. A l'hospice un gueux tout perclus . Voit apparaître son bon ange ; Calment il lui dit : Ne faut plus Que Votre Altesse se dérange. Tout compté , je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez- vous bien. Sur la paille, né dans un coin, Suis-je enfant du Dieu qu'on nous pr(>che? Oui, dit l'ange; aussi j'eus grand soin Que ta paille fût toujours fraîche. Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez- vous bien. Jeune et vivant à l'abandon, L'aumône fut mon patrimoine. Oui , dit l'ange , et je te fis don Des trois besaces d'un vieux moine. Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez-vous bien. Soldat bientôt , courant au feu , Je perdis une jambe en route. l\V2 CHANSONS Oui, dit range; mais avant peu Cette jambe aurait eu la goutte. Tout compté , je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez- vous bien. Pour mes jours gras, du vin fraudé Mit le juge après mes guenilles. Oui , dit range ; mais je plaidai : Tu ne fus qu'un an sous les grilles. Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez- vous bien. Chez Vénus j'entre en maraudeur; C'est tout fruit vert que j'en rapporte. Oui, dit l'ange; mais, par pudeur, Là , je te quittais à la porte. Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange , adieu ; portez- vous bien . D'un laidron je deviens l'époux, Priant qu'il ne soit que volage. Oui , dit l'ange ; mais nul de nous Ne se mêle de mariage. Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez- vous bien. Vieillard, affranchi de regrets, Au terme heureux enfin atteins-je? Oui , dit l'ange , et je tiens tout prôls De rhuile, un prêtre et du vieux linge. DE BERANGER. 193 Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez-vous bien. De Tenfer serai-je habitant, Ou droit au ciel veut-on que j'aille? Oui, dit l'ange; ou bien non, pourtant. Crois-moi, tire à la courte paille. Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez- vous bien. Ce pauvre diable ainsi parlant Mettait en gaité tout T hospice. Il éternue, et, s'envolant, L'ange lui dit : Dieu te bénisse ! Tout compté, je ne vous dois rien : Bon ange, adieu; portez- vous bien.

LA MOUCHE. 

Ain : Je loge au quatrième étage. 

Au bruit de notre e:aîté folle, 

Au bruit des verres, des chansons, 

Quelle mouche murmure et vole. 

Et revient quand nous la chassons? {bis.) 

C'est quelque dieu, je le soupçonne. 

Qu'un peu de bonheur rend jaloux. 

Ne souffrons point qu'elle bourdonne , | , . 

Qu'elle bourdonne autour de nous.
 
 Transformée en mouche hideuse , 
Amis, oui, c'est, j'en suis certain, 
La Raison, déité grondeuse, 
Qu'irrite un si joyeux festin. 
L'orage approche , le ciel tonne ; 
Voilà ce que dit son courroux. 
Ne souffrons point qu'elle bourdonne, 
Qu'elle bourdonne autour de nous. 

C'est la Raison qui vient me dire : 
(( A ton âge on vit en reclus. 
)) Ne bois plus tant, cesse de rire, 
» Cesse d'aimer, ne chante plus. » 
Ainsi son beffroi toujours sonne 
Aux lueurs des feux les plus doux. 
Ne souffrons point qu'elle bourdonne, 
Qu'elle bourdonne autour de nous. 

C'est la Raison ; gare a Lisette ! 
Son dard la menace toujours. 
Dieux ! il perce la collerette : 
Le sang coule! accourez, Amours! 
Amours, poursuivez la félonne; 
Qu'elle expire enfin sous vos coups. 
Ne souffrons point qu'elle bourdonne, 
Qu'elle bourdonne autour de nous. 

Victoire! amis, elle se noie 
Dans l'Aï que Lise a versé. 
Victoire! et qu'aux mains de la Joie 
Le sceptre enfin soit replacé, (bis,)

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